mardi 22 mai 2012

De Rouille et d'Os



Après que le titre ce soit affiché sur fond de plage Méditerranéenne, on découvre un homme qui marche au bord de l'autoroute, accompagné d'un enfant. Il s'agit d'Ali, le protagoniste principal de l'histoire et de son fils Sam qu'il connait à peine. Ils font du stop, squattent dans les trains en cherchant de la nourriture oubliée par les autres voyageurs... Leur destination est le Sud, Antibes, où ils sont récupérés par le beau-frère d'Ali. Ce dernier va en effet vivre chez sa soeur et essayer de reconstruire sa vie.

Avec les films de Jacques AUDIARD, il n'y a pas de juste milieu. C'est soit on aime, soit on déteste. Très plébiscité pour le festival de Cannes et encensé par la critique, De Rouille et d'Os se veut un récit brut et réaliste, nous présentant le quotidien de personnages à qui la vie n'a pas fait de cadeau.
Les avis des spectateurs sont quant à eux très partagés sur le film, et on entend des sons de cloches différents d'un blog à l'autre. Ici, vous entendrez celui qui dit que De Rouille et d'Os, malgré sa performance d'acteurs, est un film profondément ennuyeux, dans lequel il est difficile de rentrer à cause d'une sorte de barrière invisible qui empêche le spectateur de rentrer dans l'histoire.

Bien que l'on puisse être sensible au destin de Stéphanie, interprétée à merveille par une Marion COTTILARD toujours aussi surprenante, celui de son acolyte, Ali, risque de vous laisser de marbre. Notre pauvre homme enchaîne galère sur galère, entre la recherche d'un emploi, la relation avec son fils, les combats de rue, etc. Le problème est qu'à trop les cumuler, le film perd en crédibilité et en rythme, et le personnage n'arrive pas à susciter d'attachement pour que l'on peine à le voir galérer.
On aurait largement préféré que l'histoire se concentre sur sa relation avec Stéphanie, plutôt que de papillonner à droite à gauche, en multipliant ses scènes de violences brutes et de sexes purement animales.

On peut bien entendu trouver de bon côté au film de Jacques AUDIARD. La manière de filmer est intéressante, les personnages sont dans l'ensemble plutôt convaincants et la musique est très bien utilisé. Seulement voilà, l'histoire vous laisse tellement en retrait que l'on attend l'apparition du générique comme une sortie de secours salutaire, surtout après une scène finale sortie un peu de nulle part.

Bref, à trop vouloir donner un ton réaliste, le réalisateur perd au passage les spectateurs qui ne se reconnaîtront pas dans cette réalité, ce qui fut mon cas. L'enchaînement de catastrophes, le côté très pessimiste de chaque situation, tout cette morosité finie par lasser et ne plus fonctionner, rendant le film quelque peu indigeste face à ce trop plein de misère.


2 commentaires:

  1. Audiard, pour public averti ! Ma mère m'en a parlé hier, elle a avoué qu'il fallait du temps pour rentrer dedans, mais contrairement à toi apparemment, elle y est parvenue. Comme d'habitude je l'ai stoppée dans sa critique qui est toujours plus de l'ordre d'un résumé de tout le film, et pas seulement des 5 premières minutes ^^

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  2. Je pense qu'il y a vraiment une notion d’"identification" à ce qui arrive aux personnages. Pour moi le problème a été que l'on m'a présenté des vies qui ne me parlent pas et dans lesquels je ne me reconnais pas. Donc difficile de s'identifier aux personnages et de comprendre leur combat, et donc de rentrer dans l'histoire.

    De ce point de vue je peux comprendre que certains arrivent à apprécier ce genre de film. Mais comme dit, c'est quitte ou double.

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